En septembre 2014, un matin peu avant
huit heures, une opération est déclenchée pour un court circuit
électrique dans un établissement qui est à la fois un Établissement
d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD) et une crèche.
Elle durera plus de cinq heures.
Après que tout danger soit écarté, le commandant des opérations de
secours garde sur les lieux un engin-pompe à 6 hommes et le chef de
garde le temps nécessaire au rétablissement du courant électrique.
A l'heure d'ouverture de la crèche, le matin, les parents et les
enfants arrivent alors que les salles sont inutilisables. En accord
avec le personnel, les sapeurs-pompiers occupent les enfants en les
faisant s’asseoir à tour de rôle à l’arrière du fourgon-pompe tonne.
Ils échangent également avec les parents sur la situation, certains profitent de l'occasion pour les
interroger sur la profession.
Un événement vient couper la longue attente matinale : une pensionnaire
de l’établissement, prise d'un malaise, se voit prodiguer les premiers
soins par les sapeurs-pompiers présents, la plaçant sous oxygène en
attendant l’arrivée de SOS médecin.
Un climat convivial s'installe au fil des heures. Le personnel de
l'établissement offre un café avec l'accord de la hiérarchie ; puis à
plusieurs reprises, des boissons et des gâteaux leur sont proposés.
Toujours en attente de mission, vers midi, le cuisinier leur suggère de
leur faire des sandwiches. Ils déjeunent en compagnie du COS, du
chef de garde et de la police. Ils continuent d'attendre le
rétablissement de l'alimentation électrique de l’établissement sans
recevoir de mission particulière.
C'est ainsi que vers 13 heures, les quatre sapeurs-pompiers se
retrouvent assis dans une salle de repos au rez de chaussée, proche du
fourgon-pompe tonne, avec leurs P2G sur écoute radio. Une personne de
l'établissement les interroge sur la durée de leur présence et leur
propose de faire des jeux de société avec les résidents.
Ils déclinent cette proposition. Avant de quitter la salle, elle leur
pose un jeu de carte sur la table. Parce qu'ils parlent d'un jeu de
cartes pour occuper le temps, un des quatre sapeurs-pompiers décide de
sortir les cartes pour finir d'expliquer les règles à ses trois
collègues, sans pour autant avoir l'intention de se lancer dans une partie de cartes.
Lorsque le COS, accompagné du représentant de la Mairie arrivent dans
la salle de repos du rez-de-chaussée, ils les voient effectivement
assis autour d’une table avec des cartes en mains, ce qui
incontestablement peut nuire à l'image des sapeurs-pompiers.
A tour de rôle, le chef de garde et le chef d'agrès demandent des
explications et font part de leur mécontentement. Les quatre
sapeurs-pompiers sont ensuite réprimandés par le chef de centre et le
chef de groupement.
LA
PROCEDURE DISCIPLINAIRE :
Par la suite, l'autorité territoriale a instruit une procédure
disciplinaire.
Au regard des éléments transmis via la voie hiérarchique, l'autorité a
envisagé un blâme pour ces quatre agents. Ils ont ensuite été invités à
rédiger un mémoire en défense adressé au Président du Conseil
d'Administration, conformément aux dispositions relative à la procédure
disciplinaire.
L'UNSA-SDIS33 a donc accompagné dans leur défense deux de ses
adhérents. Parce que
la cause était
défendable, parce qu'il existait
un contexte
particulier et parce que
nos adhérents
étaient des agents sérieux qui "fautaient" pour la première fois,
l'UNSA-SDIS33 s'est engagé à leurs côtés.
EPILOGUE :
Les bons états de services de nos deux adhérents, les arguments et les
circonstances particulières de cette opération nous ont permis de
rédiger deux mémoires en défense suffisamment explicites et
convaincants pour que l'autorité territoriale décide de transformer le
blâme en lettre d'observation.
Ainsi, bénéficiant aux quatre protagonistes concernés, l'administration
a communiqué sa nouvelle décision avant même que les deux autres mis en
cause aient adressé leur mémoire.
RETOUR
D'EXPERIENCE :
C'est une satisfaction pour notre organisation qui prouve une nouvelle
fois qu'il est de l’intérêt de tous de travailler
AVEC l'administration et non pas
CONTRE l'administration.
L'UNSA-SDIS33 propose une nouvelle forme de syndicalisme, responsable,
moderne et respectueux de tous.
Le travail ainsi accompli et surtout l'esprit dans lequel nous le
faisons aux côtés de nos adhérents est reconnu.
Il est
exceptionnel qu'un blâme soit abaissé à une simple lettre d'observation.
Ce dossier nous conforte dans les valeurs que nous portons. Il nous
tenait à cœur de partager ce retour d’expérience avec vous, adhérents.
L'importance
d'être syndiqué n'est plus à démontrer !
Dites le autour de vous et portez avec nous ces valeurs,
qu'elles profitent au plus grand nombre !