En amont de la réunion, l’UNSA-SDIS33 a contacté plusieurs intervenants lors de la nuit de la Saint-Sylvestre pour recueillir leur ressenti. 

En voici une courte synthèse :

Le climat ressenti par les agents est une montée de la violence, et  une incompréhension autour du manque de coordination entre les différentes forces de sécurité et parfois même du dispositif SP.

La note de service sur cette soirée a bien été consultée par les  intervenants. Le Guide Opérationnel V-Urb n’est pas encore connu par l’ensemble des agents… 

Des procédures internes, liées aux expériences passées et/ou vécues dans  d’autres SDIS, sont déjà appliquées naturellement.

Aujourd’hui, ce guide représente une plus-value et va nécessiter une meilleure appropriation par l’ensemble des intervenants.

 

Le personnel souhaiterait :

  • Un travail d’équipe mieux coordonné durant les opérations en raison de  la multidimensionnalité des menaces,
  • Avancer l’horaire d’application des procédures, car les incivilités commencent plus tôt dans la soirée,
  • Une meilleure sécurisation des centres de secours, 
  • Clarifier certaines situations pouvant mettre en porte-à-faux les agents et le SDIS (immobilisation de personnes, attaques sur les tiers lors d’interventions VP, etc…) 
  • Revoir le positionnement de certains PRM qui se transforment occasionnellement en DIP non protégés.  

REUNION DU 16 FEVRIER 2023

Ltn-colonel Girard, Ltn-colonel Mendous, Ltn-colonel Pitault, Cdt Castel, Cne Salvet, votre représentant UNSA : Franck COLCHERO.

Ordre du jour : RETEX sur la nuit de la Saint-Sylvestre et axes d’amélioration du Guide Opérationnel V-Urb.  

 

Rappel : le guide V-Urb a été créé suite aux événements du 31 décembre 2021. Il est le fruit d’un travail avec d’autres SDIS ayant déjà une (triste) expérience de ces phénomènes.

 

En amont de la nuit de la Saint-Sylvestre, plusieurs réunions inter-service ont eu lieu avec les élus, la police, les bailleurs sociaux, les éducateurs, et le SDIS.

Des consignes ont été données aux bailleurs sociaux afin de limiter les risques  dans la mesure du possible (poubelles rentrées, etc…) et aussi par exemple aux communes pour limiter la disponibilité de matériaux permettant la création de barricades.

La police nationale a sollicité le SDIS pour que leur soit mise à disposition des moyens SP. Le SDIS a refusé pour garantir sa réponse opérationnelle. 

La mise en place de chefs de groupe V-Urb a apporté une meilleure souplesse de  travail au CODIS et semble être une bonne piste. Cependant, un travail va  être mené pour que les moyens transitant ou intervenant hors contexte V-urb (VSAV en inter courantes par ex) , soit  tout de même prise en compte par le dispositif (PCO) car il peut être tout autant exposé sur le secteur d’intervention. 

Le CTA va travailler avec le module interventions multiples. Le passage en fonctionnement opérations multiples va fluidifier le travail du CODIS.  Un travail sera mené sur la cartographie pour signaler aux intervenants qu’ils traversent un axe situé en zone V-Urb.

Au niveau des centres, les noms des agents armant les véhicules doivent être rentrés dans Gipsi et sur le véhicule sinon cela impact l’effectif des centres d’origine (CCF en renfort par ex). 


Dispositif terrain :
 

  • 7 CCF armés à 3, 3 CDG V-Urb avec chacun un conducteur. 
  • Mise en place de la salle opérations multiples au CODIS
  • 3 salles crise activées et un officier SP dans celle du CIC police avec canal dédié. 

Retour sur la soirée :

  • 142 feux poubelles 
  • 55 feux voitures 
  • 18 feux divers 
  • 1 feu bâtiment public  
  • 6 blessés rixe/arme

Montée de la violence marquée avec cette fois-ci des secours clairement visés ou menacés. Des dégâts sur véhicule (CDGG BENAUGE par ex).
L’activité SUAP était parallèlement très importante toute la nuit sur les  centres concernés par les violences. Ce qui confirme le besoin d’effectif.
Les premières incivilités ont démarré en fin de journée.
Les secours ont été vite confrontés à des personnes armées (battes de baseball, mortiers, projectiles, etc…) avec des choix de replis courageux.
Le SDIS encourage le repli et l’engagement minimum du personnel après analyse de la balance bénéfice/risque.
La gestion de l’engagement des CCF doit être re-discutée, car il semble avoir été sous-utilisé, notamment sur les feux de poubelle. Le lendemain de la St-Sylvestre, quelques événements ont encore eu lieu…

Nouveaux faits : des habitants commencent à s’opposer de manière virulente aux incivilités commises dans leur quartier. Il faudra être attentif à ces situations.

Points positifs

  • Mise à disposition des véhicules V-Urb (avec sur-vitrage), 
  • Encadrement présent dans les centres et sur opération, 
  • Activation des PRM pour sécuriser les intervenants,

Point à améliorer

  • Longue temporisation avant l’engagement des SP,
  • Évolution forte de la menace. 

Axes futurs :

  • Répertorier avant la nuit de la saint-sylvestre les véhicules protégés par du survitrage,
  • Meilleure formation aux V-urb de l’ensemble du personnel,
  • Apprendre à évaluer les situations sans mettre en danger les équipages.
  • Modifier sur le guide opérationnel la procédure sur les établissements pour laisser plus de décision au chef d’agrès des moyens à mettre en œuvre. 
  • Créer un lexique des acronymes et le rôle des forces de sécurité.
  • Expliciter la définition du CRM. 

 QUESTIONS DIVERSES : 

Question en cas de confrontation physique ou d’assistance à un tiers agressé :

Les S.P. n’étant pas formés au maintien de l’ordre n’ont pas d’obligation  de résultat et du coup ne sont pas considérés comme des techniciens en cas d’une immobilisation de personne.  

C’est dans ce sens qu’il n’y a pas de volonté du SDIS 33 de former les  agents qui seraient soumis à la règlementation liée aux immobilisations. 

Sujet sensible. Dans tous les cas, dans la mesure du possible, la mise en  sécurité du personnel reste la priorité.

Question sur une utilisation possible des drones S.Pen violence urbaine :

Interdiction du conseil d’État, car ce serait assimilé à une mission de maintien de l’ordre. 

Question sur la formation (GFor) aux violences urbaines :

  • Possibilité d’intégrer ces notions dans les formations initiales  (ÉQUID, FI),
  • Échange de techniques avec la gendarmerie mobile et le GFor,
  • Une réunion se tiendra dans les prochains mois. 
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