Rémunérations, fin de la carrière minimale : les précisions de Marylise Lebranchu

Rémunérations, fin de la carrière minimale : les précisions de Marylise Lebranchu

La ministre de la Fonction publique a apporté des précisions sur la méthode et la mise en œuvre du protocole PPCR (Parcours professionnels, carrières et rémunérations) lors de la séance plénière du conseil supérieur de la FPT (CSFPT), mercredi 16 décembre 2015.

Certaines dispositions du protocole PPCR, qui n’a pas fait l’objet d’un accord majoritaire mais sera mis en oeuvre, selon une décision du gouvernement, sont déjà quasiment entérinées. C’est le cas d’une mesure qui a fait l’objet de fortes contestations, et constitue l’une des, sinon la, principale raison de l’échec de l’accord PPCR.

Ainsi, la fin de la carrière minimale, qui était en place dans l’hospitalière et la territoriale, a fait l’objet d’un amendement dans le projet de loi de finances 2016, qui a été définitivement adopté jeudi 17 décembre 2015 (article 57 ter).

Sera mis en place dès 2016 « un nouveau dispositif plus efficace, permettant de reconnaître de façon plus significative les agents les plus engagés et donner aux employeurs l’outil managérial dont ils ont besoin », a précisé marylise Lebranchu. Une première réunion sur « la prise en compte de la valeur professionnelle dans l’avancement d’échelon » se tenait d’ailleurs jeudi 17 décembre.

Autre mesure déjà presque entérinée dans le PLF 2016 : la transformation de primes en points. « Entre le 1er janvier 2016 et le 1er janvier 2018, tous les fonctionnaires verront une partie de leurs primes transformées en points d’indice, après abattement de primes, a indiqué la ministre. Le nombre de points alloué est supérieur au montant de primes abattues pour compenser aux agents le surcoût de la cotisation retraite lié aux points d’indice. »

Sur la méthode, Marylise Lebranchu a indiqué qu’un « copil » permanent réunissant la DGCL, la DGAFP et la direction du budget, chargé de préparer les textes concernant la FPT, a été créé.

Elle a rappelé que 96 textes sont impactés par le protocole pour la territoriale.

Dans le détail, il s’agira de :

  • pour la catégorie A : 24 statuts et 24 décrets indiciaires soit 48 textes au total
  • pour la catégorie B : 15 statuts et 13 décrets indiciaires soit 28
  • pour la catégorie C : 16 statuts et 4 décrets indiciaire soit 20

Formation et pénibilité

Durant cette réunion, la ministre a indiqué qu’il n’y aurait pas de négociation sur la mise en œuvre des textes, la négociation ayant eu lieu durant la phase d’élaboration du protocole.
La CGT a estimé qu’on ne pouvait préjuger d’éventuelles réactions des agents, explique Jésus de Carlos, représentant CGT au CSFPT. Le syndicat a notamment insisté sur le fait que le rattrapage salarial prévu par ce protocole était tout à fait insuffisant. « Le gouvernement actuel ne change pas de politique. Les élections régionales ne lui ont pas servi de leçon. Les gens, dont les fonctionnaires, sont désabusés », insiste Jésus de Carlos.

Par ailleurs, deux autres sujets seront enfin inscrits à l’agenda social 2016 : la formation et la pénibilité (sans remise en cause de la catégorie active). Un sujet maintes fois reporté depuis le début du mandat de François Hollande.
Marylise Lebranchu a indiqué avoir demandé aux inspections générales de conduire, pour début 2016, une mission d’état des lieux des dispositifs existants en la matière et de proposition de mesures pouvant être mises en œuvre pour assurer la traçabilité des facteurs de risques, prévenir l’usure liée à la pénibilité et réparer cette usure.

Enfin, elle a tenté de justifier la baisse de la cotisation au CNFPT. Et a annoncé un amendement au projet de loi « déontologie » pour permettre au CNFPT de participer au coût de formation des apprentis des collectivités. Le coût envisagé de la participation serait de 1 000 euros par apprenti et par an avec une cible de 20 millions d’euros fin 2016.


Nos rémunérations en mouvement

Nos rémunérations en mouvement

Avec la validation du protocole Parcours Professionnels Rémunérations et Carrières (PPCR), dors et déjà, via la loi de finance 2016 en cours de vote à l’Assemblée Nationale, des dispositions majeures sont actées :

avancement minimum abandonné : dorénavant les 3 fonctions publiques seront basées sur un rythme unique d’avancement de carrières.

  • But : harmoniser les 3 fonctions publiques, favoriser les passerelles et selon la Ministre Lebranchu « rapprocher nos fonctionnaires des 3 piliers pour avoir une fonction publique, une action publique et une cohérence de l’action publique ».
  • Effet : impact sur la rémunération, les collectivités devront trouver 2 millions supplémentaires pour financer cette mesure.
  • Date d’effet : 1er janvier 2016 pour les catégories B et A santé. 1er janvier 2017 pour les autres catégories.

transformation d’une partie des primes en points d’indice :

  • 9 points pour les A
  • 6 points pour les B
  • 4 points pour les C

But : « restaurer l’équité entre fonctionnaires, rechercher un système plus équilibré et juste » selon la Ministre.
Ainsi ces primes intégrées compteront-elles pour la retraite, puisqu’elles disparaissent au profit d’une augmentation du traitement de base.

En terme de rémunération, le calcul prévisionnel du gouvernement est le suivant :

  • Catégorie A : perte de 389 euros de prime et ajout de 500 euros dans le salaire de base mensuel
  • Catégorie B : perte de 278 euros de prime et ajout de 333 euros dans le salaire de base mensuel
  • Catégorie C : perte de 167 euros de prime et ajout de 222 euros dans le salaire de base mensuel

La récente actualité de la mairie de Suresnes a rappelé la volonté de l’Administration de développer la rémunération au mérite. Le Ministre de l’Economie Emmanuel Macron est favorable à l’accroissement de la part de mérite et d’évaluation dans la rémunération des fonctionnaires. La Ministre de la Fonction Publique, Marylise Lebranchu reste plus réservée et souhaite s’appuyer sur le dialogue social.

Encore des dossiers sur lesquels l’UNSA Fonction Publique va rester très attentive.