[Secours d’urgence] Quand le 15 ne répond pas, ce que les pompiers vivent …

[Secours d’urgence] Quand le 15 ne répond pas, ce que les pompiers vivent …

UN CORPORATISME AVEUGLE ET DANGEREUX

 

Le 29 décembre 2017 Naomi MUSENGA, une jeune maman de 22 ans, perdait la vie alors qu’elle avait eu le bon réflexe : prévenir les secours sur un numéro d’urgence.

Quand cette affaire éclate en mai 2018, nombre de médecins, parties prenantes d’associations urgentistes, défilent sur les plateaux de télévision pour expliquer aux français qu’ils bénéficient du « meilleur système au monde » et que toute la problématique réside dans le « manque de moyens ». Ce discours corporatiste et simpliste est en total décalage avec ce que vivent les sapeurs-pompiers au quotidien et surtout, il permet d’occulter toute réflexion de fond sur le secours d’urgence en France.

 

UNE ENQUÊTE, UNE ÉVIDENCE

 

Dans son édition du 23 août 2018, le journal Le Point passe au crible la statistique annuelle des établissements de santé relative aux appels reçus par les centres 15. Cette enquête confirme ce que les sapeurs-pompiers dénoncent depuis de trop longues années : le système du secours d’urgence en France est à bout de souffle et les SAMU sont dans l’incapacité d’assurer toutes les régulations médicales voire même de décrocher tous les appels. Les sapeurs-pompiers passent des heures au téléphone pour essayer de joindre un SAMU qui, de toute façon, négligera leur bilan secouriste…

  • 4,6 millions d’appels ne sont pas décrochés
  • Sur les 101 SAMU, seuls deux d’entre-eux traitent 100% de réponse dans la minute
  • Un écart de 4,84 à 20,72 appels par heure et par Assistant(e)s de Régulation Médicale (ARM)

S’il y a sans doute des efforts d’harmonisation à faire dans la formation des ARM, il est un peu facile de les pointer du doigt. Comment peuvent-ils assurer une bonne prise en charge des patients quand, dans certains SAMU, ils traitent en moyenne plus de 20 appels à l’heure ? C’est le système qui est malade !

 

UN DOGME À BOUT DE SOUFFLE

 

Aujourd’hui, le médecin régulateur du SAMU est censé analyser l’état de gravité de toutes les victimes et indiquer les suites à donner : prise en charge par les pompiers, envoyer un médecin urgentiste, etc. Avec près de 30 millions d’appels au SAMU par an c’est totalement illusoire et mensonger. C’est ce « flot » incessant d’informations qui masque les cas graves comme celui de Naomi MUSENGA.

 

L’UNSA-SDIS DE FRANCE DEMANDE :

 

  • Une profonde réforme du Secours d’urgence aux personnes.
  • La fin de la régulation médicale systématique.
  • La mise en place de plateformes uniques de réception des appels d’urgence : le 112.
  • Une plus grande implication des infirmiers et médecins sapeurs-pompiers dans une vraie complémentarité avec le SAMU.
[Concours] L’UNSA-SDIS de France demande plus de postes au concours interne de lieutenant 2ème classe

[Concours] L’UNSA-SDIS de France demande plus de postes au concours interne de lieutenant 2ème classe

Pour appliquer la filière de 2012, les Services Départementaux d’Incendie et de Secours ont exprimé de forts besoins en recrutements de lieutenants de 2ème classe. Pour y répondre, la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises a mis en place deux dispositifs au titre de l’année 2018 :

  1. Un examen professionnel, conformément à l’article 26 du décret n° 2012-522, pour 500 postes.
  2. Un concours interne, conformément à l’article 5 du décret n° 2012-522, pour 160 postes.

Force est de constater que la voie de l’examen professionnel ne permettra pas de pourvoir les 500 postes prévus puisque le nombre de lauréats devrait avoisiner la centaine. Déjà en 2017, 500 postes étaient à pourvoir au titre de l’examen professionnel et seulement 104 agents en avaient été lauréats.

En revanche, le concours interne est très prisé avec, à priori, plus de 3.500 candidats. C’est pourquoi, pour répondre aux besoins effectifs des SDIS, avec pragmatisme nous demandons au Directeur Général de la Sécurité Civile que le nombre de postes ouverts au titre du concours interne soit revu à la hausse de manière très substantielle : 500 postes au lieu de 160.

Rappelons que le nombre de lauréats au concours interne de lieutenant de 2ème classe ouvre des possibilités de nominations aux choix !

De plus, le peu d’attractivité de l’examen professionnel de lieutenant de 2ème classe n’est pas un phénomène nouveau. Cela relève d’une part de la nature des épreuves et d’autre part de la manière dont ces cadres sont employés dans les SDIS. A l’approche de la dernière année de mesures transitoires, nous avons demandé à la DGSCGC que les épreuves à venir soient recentrées sur ce que l’on attend d’un lieutenant de 2ème classe et qu’il soit reprécisé aux SDIS le cadre d’emploi qu’ils doivent y occuper.

[Filière SPP] L’UNSA-SDIS de France reçue à la DGSCGC

[Filière SPP] L’UNSA-SDIS de France reçue à la DGSCGC

Jeudi 11 janvier, une délégation de l’UNSA-SDIS de FRANCE a été reçue en réunion bilatérale concernant le projet de la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises (DGSCGC).

Pour l’UNSA-SDIS de FRANCE étaient présents :

  • Jérôme FRANCOIS (SDIS 95), Secrétaire Général
  • Jacques NOAILLE (SDIS 33), Secrétaire Général Adjoint
  • William MOREAU (SDIS 78), Secrétaire en charge de la catégorie C
  • Jean-Philippe GALLIAN (SDIS 13), Conseiller Social
  • Patrick MAIL (SDIS 64), expert

 

Pour rappel, certains SDIS refusent d’appliquer la filière de 2012 et ne nomment pas les agents aux grades qui correspondent à leurs fonctions effectives. La DGSCGC propose donc une nouvelle filière sans corrélation entre grades et fonctions et la création d’un grade d’adjudant-major en catégorie C.

Pour l’UNSA-SDIS de FRANCE, cette proposition est totalement inacceptable.

  1. Elle donne la prime aux SDIS « mauvais élèves » qui n’ont pas fait l’effort d’appliquer la filière de 2012 et ses nominations aux grades supérieurs.
  2. S’il n’y a plus de corrélation entre le grade et les fonctions, pourquoi les SDIS nommeraient-ils au grade supérieur ?
  3. Nous avons rappelé que la filière avait été construite avec l’accord de l’Assemblée des Départements de France (ADF), de l’Association des Maires de France (AMF) et bien sûr de l’État. C’est un enjeu social et moral, ils doivent tenir leurs engagements !

Une seule option est acceptable : l’application pleine et entière de la filière de 2012, les agents doivent être nommés au grade qui correspond à leurs fonction !

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Le 3 janvier dernier, l’UNSA-SDIS de FRANCE rencontrait le Ministre de l’Intérieur et attirait son attention sur les risques de voir certains adjudants privés d’examen professionnel de lieutenant de 2ème classe alors qu’ils occupent, de fait, les fonctions qui devraient leur permettre d’y accéder.

Le ministre avait alors assuré que « des solutions de bon sens » seraient trouvées. Pourtant aujourd’hui bon nombre d’agents reçoivent des lettres de rejet de leurs dossiers. Pire, certains agents autorisés à concourir les années passées ne le sont plus cette année !??

Face à cette situation ubuesque, l’UNSA-SDIS de FRANCE interpelle à nouveau le Ministre de l’intérieur.

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Le 3 janvier 2017 à 15h00, l’UNSA-SDIS de FRANCE était reçue par M. Bruno LEROUX, Ministre de l’Intérieur.

Une heure d’échanges qui nous a permis de rappeler sans détour que, pour les sapeurs-pompiers professionnels, le compte n’y est pas :

– La réforme PPCR, qui concerne toute la fonction publique, était prometteuse mais un an après avoir accepté de nous mettre autour de la table le résultat est plus que décevant : une filière low-cost pour les SPP.

– Le manque de reconnaissance du corps des sous-officiers : PPCR devait permettre leur intégration en catégorie B. Quelle déception ! Qui, aujourd’hui, peut nier le rôle d’encadrement des sergents et adjudants ?

– Nous avons dénoncé la paupérisation des SDIS : toujours faire plus avec toujours moins de moyens. Les budgets baissent, les effectifs aussi alors que le nombre d’interventions ne cesse d’augmenter et que la technicité des sapeurs-pompiers est de plus en plus exigeante. Concrètement, les français sont moins bien protégés et les sapeurs-pompiers n’interviennent plus en sécurité.

– Dans le contexte terroriste que nous connaissons, nous avons rappelé que les sapeurs-pompiers font aussi partie des forces de sécurité intérieure et que les SDIS ne doivent pas être oubliés. A l’heure de nous faire porter des gilets pare-balle, les baisses des budgets des SDIS sont inacceptables.

– Nous avons ré-abordé le problème de la sur-cotisation : les SPP cotisent plus que les autres fonctionnaires et au-delà de 25 années de cotisations, c’est à fonds perdu.

– Enfin, nous avons interpelé le ministre sur les adjudants se retrouvant privés d’examen professionnel de lieutenant 2ème classe alors qu’ils occupent les bonnes fonctions mais qu’ils ont des appellations « exotiques » dans leurs SDIS. Le Ministre a souhaité que des solutions de bon sens soient trouvées. Pourtant, aujourd’hui, les agents reçoivent des lettres de refus !

De gauche à droite : Jérôme FRANCOIS (Secrétaire général UNSA-SDIS de France), Bruno LEROUX (Ministre de l’intérieur), Christophe DUMAS (Secrétaire général délégué de l’UNSA-SDIS de France), William MOREAU (Secrétaire en charge de la catégorie C de l’UNSA-SDIS de France) –

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